Les éducateurs, assistants sociaux et psychologues de l’aide à la jeunesse occupent-ils une place particulière dans le chemin complexe de l’éducation des enfants, des jeunes ? Et qu’en est-il dans l’accompagnement des parents qu’ils rencontrent dans le cadre de leurs missions ?
Ma pratique de formateur et de superviseur au sein du service Atouts.be m’indique un premier élément de réponse : la nécessité d’interroger, pour chaque travailleur, les effets, les impacts de sa propre histoire d’éducation sur ses représentations et actions d’intervenant psychosocial avec les différents acteurs de son cadre professionnel : enfants, jeunes, parents, collègues mais aussi délégués et mandants des services de l’aide à la jeunesse et des services de protection de la jeunesse.
Le monde de l’éducation est en effet en constante évolution et en lien, notamment, avec la manière de concevoir l’exercice de l’autorité. Que de chemins possibles entre l’autoritarisme… et l’absence de règles et de limites ! Ces chemins sont souvent l’objet de nombreuses discussions, voire tensions entre les différents professionnels de notre secteur.
Éclairer ces chemins demande de se questionner personnellement :
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- Quelles croyances au niveau de l’éducation ai-je élaborées en fonction de la manière dont mes parents ont répondu à mes besoins d’enfant et d’adolescent ?
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- Quelle part de mon vécu personnel alimente les idées que je défends, les pratiques que je mets en place, les pratiques que je refuse de mettre en place ?
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- En quoi mon discours auprès des parents, le focus de mes observations des interactions éducatives entre parents et enfants sont-ils en lien avec mes propres forces et fragilités, mes propres vécus d’enfant, d’adolescent voire de parent ?
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- Quelles valeurs ont guidé mon éducation ? Vais-je transmettre celles-ci ou non dans le cadre de ma mission éducative ?
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- Quel est l’impact des souffrances vécues ou non dans mon histoire personnelle sur ma manière de considérer et d’appréhender les personnes rencontrées professionnellement ?
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Au-delà de nos différentes formations, connaissances théoriques et savoirs d’expérience, nous ne pouvons faire l’économie d’un retour régulier sur nous-mêmes afin, non seulement de donner du sens à nos interventions mais aussi à faire évoluer nos pratiques d’intervenant psychosocial.